Situé à moins d’une heure en voiture au nord d’Aix en Provence, le Luberon est célèbre pour ses petits villages qui ont la particularité d’être soit perchés, avec une vue magnifique sur la vallée, soit adossés aux massifs du Lubéron. Souvent, ces villages se sont développés autour des châteaux du Moyen-Âge, et nombre d’entre eux détiennent encore des murailles ou des remparts.
Ansouis, Gordes, Roussillon, Lourmarin, Ménerbes, Séguret et Venasque sont les sept Plus Beaux Villages de France du Vaucluse.
Il y a bien entendu d’autres villages extrêmement charmants qui ne sont pas classés dans cette liste et qui valent le détour. Chaque village est unique et mérite une visite, mais voici mon idée d’itinéraire sur une journée. Nous avons commencé par Oppède-le-Vieux où nous avons également déjeuné, ensuite on a continué avec Ménerbes, Lacoste et Bonnieux. Et pour finir en beauté la journée, on s’est arrêté à Lourmarin pour acheter de quoi faire un pique-nique improvisé et nous sommes allés admirer le coucher de soleil dans les champs de lavande sur le plateau de Valensole.
D’ailleurs, ci-après, je vais aborder uniquement la visite des villages dans le Luberon, car j’ai écrit un article distinct sur les champs de lavande : « Valensole, à la recherche de l’or bleu« .
Et pour avoir un maximum d’informations afin de bien préparer votre escapade dans le Luberon, n’hésitez pas à consulter le site de Luberon coeur de Provence ou de les appeler, ils seront ravis de vous conseiller.
Oppède-le-Vieux
En tout honnêteté, je n’avais jamais entendu parler de ce village, et c’est en regardant une émission sur le Luberon avec Michel Leeb que je me suis dite que cela pourrait être chouette de commencer notre tour dans le Luberon par là.
Oppède est un magnifique petit village construit au sommet d’un piton rocheux envahi par la végétation avec en toile de fond des forêts et des rocs. Le village fait partie du Parc Naturel Régional du Luberon et a la particularité d’être composé de deux villages qui se sont succédés en tant que chef-lieu au fil du temps. Le village actuel qui se trouve dans la vallée a été fondé vers 1900. Son nom semble découler d’Oppidum, qui signifie hauteur stratégique fortifiée.
C’est sans doute le plus inaccessible des villages perchés du Luberon et c’est bien pour cela que je l’aime. Il y a quelque chose que cet endroit dégage qui nous reste collé à la peau, une sorte de nostalgie difficile à exprimer.
Il n’est pas surprenant qu’au fil du temps, certaines personnalités y ont élu domicile de manière régulière ou ponctuelle.
Dans les années 30 et 40, Consuelo Suncin Sandoval de Gomez, l’épouse d’Antoine Saint-Exupéry, a séjourné régulièrement à Oppède jusqu’à la mort de l’écrivain en 1944. Elle y trouvait l’inspiration pour ses peintures et sculptures. Consuelo est la rose du Petit Prince, et dans son livre consacré à Oppède, elle écrit:
« Des murailles immenses, des tours décapitées avaient surgi devant moi, proches ou lointaines, je ne pouvais pas le savoir à cet instant. Toutes les lumières du couchant éclataient sur les contreforts et les parois percées de hautes fenêtres en ogive, à travers lesquelles on voyait luire le ciel pâle. La masse énorme du château se confondait sur les deux ailes avec les crêtes. Elle se perdait plus bas, dans les parois abruptes d’un rocher, dominant une large coulée de ruines, de maisons, de terrasses accrochées aux flancs d’une colline dont la base, déjà, baignait dans l’ombre. Cet entassement de pierres géantes apparaissait invraisemblable, élevé dans la lumière en avant de l’horizon aux lignes pures et bleuissantes du Luberon. C’était Oppède. »
Plus récemment, Michel Leeb a fondé un festival en juillet, au profit de l’association Notre Dame d’Alidon pour restaurer celle-ci. Même Ridley Scott y a séjourné pendant le tournage du film sur les terres du Luberon « Une année en Provence ».
Pour découvrir le vieux Oppède, le mieux c’est de se balader, se perdre dans les petites ruelles. Et afin d’accéder à l’église romane et au château en ruine situés en haut du village médiéval, il faut escalader les calades. La pente est un peu rude, mais la découverte de Notre-Dame-d’Alidon, bâtie en 1500 sur les fondements d’une église du Xème siècle, est un moment magique avec un panorama à couper le souffle.
Dans la montée, les vielles maisons médiévales et de la Renaissance ont un charme hors du temps, les portes sont très photogéniques et les fenêtres des certaines maisons font penser au style byzantin.
Et comme nous avons fini notre balade sur le coup de midi, nous avons profité pour déjeuner sur la petite place d’Oppède-le-Vieux au Petit Café que je recommande chaleureusement. Très bonne surprise, on a été attiré par les fines odeurs qui sortaient de la cuisine et notre odorat ne nous a pas trompé, la preuve en images :). Cuisine de saison avec des produits frais. Pensez à réserver, nous avons eu de la chance d’avoir la dernière table.
Ménerbes

Classé parmi les plus beaux villages de France, Ménerbes surplombe un paysage de garrigue et de vignes, ainsi qu’un beau panorama sur le Lubéron. Baptisé ainsi en l’honneur de la déesse romaine Minerve, fille de Jupiter, le village a été bâti sur un éperon rocheux, et vu du ciel, il ressemble à un vaisseau de pierre.
Le village de Ménerbes était déjà habité aux temps préhistoriques, comme en témoigne le Dolmen de la Pichouno. Au XVIème siècle, grâce à ses fortifications et sa citadelle, le village acquiert la réputation d’être imprenable. Plus tard, au XXème siècle, de nombreux peintres et écrivains, comme Picasso, Clovis Hugues ou Nicolas de Staël, donnent un côté artistique au village.
Petite anecdote, la maison de Dora Maar à Ménerbes est le cadeau de rupture que Picasso a fait à Dora en 1943. Présentés par Paul Éluard au café des Deux Magots, Dora Maar et Pablo Picasso entament en 1936 une liaison passionnelle et destructrice qui durera environ sept ans. Muse et modèle du pape de l’art moderne, Dora Maar n’en reste pas moins l’une des grandes photographes du XXe siècle.
De nos jours, Ménerbes est réputé pour être l’ambassadeur de la truffe.
Je trouve trouve que Ménerbes est très photogénique, en tout cas j’adore prendre en photo les portes et fenêtres avec toute cette végétation!
Comme dans tous les villages du Luberon, c’est en vous baladant au hasard des ruelles que vous découvrirez ses trésors, dont des nombreuses vieilles demeures ainsi que des hôtels particuliers du XVIIIème siècle.
A quelques kilomètres du village, vous pourrez également visiter l’Abbaye de Saint Hilaire, un ancien couvent carmélite du XIIIème siècle qui est en partie troglodyte.
Lacoste

Un endroit spécial dans le Luberon est le beau village Lacoste, surplombant la vallée du Calavon, les monts de Vaucluse avec en arrière-plan le mont Ventoux et les Alpes. On aperçoit le village de Bonnieux sur la colline en face. L’enceinte médiévale rassemble de belles maisons en pierre calcaire avec des façades Renaissance, les maisons étant disposées en gradins au pied des ruines du Château.

Le village est dominé par son imposant château médiéval (remanié au XVIème siècle), qui fût occupé par Louis Alphonse Donatien, plus connu sous le nom de marquis de Sade. Le marquis de Sade y séjourna de 1769 à 1772, et ensuite à plusieurs reprises jusqu’en 1778. A la Révolution, le château fut vandalisé et en partie détruit et ce n’est que deux siècles plus tard qu’il sera restauré par le couturier Pierre Cardin.
Le couturier imagine alors Lacoste en futur «Saint-Tropez local de la culture» et très vite, il installe un festival d’art lyrique dans les carrières voisines du château. Le village est une terre d’accueil des artistes depuis longtemps : autrefois, les surréalistes Breton, Ernst et Char s’y sont attardés. Dans leur sillage, des générations de sculpteurs, peintres et poètes s’installent aux côtés des paysans. Bernard Pfriem, un artiste américain, les rejoint pour créer une école d’art américaine qui existe toujours.
Quant à Pierre Cardin, sa présence à Lacoste fait polémique depuis une dizaine d’années. Il a acheté une quarantaine de maisons qu’il a certes rénovées, mais elles ne sont que des vitrines vides et ce beau village provençal est devenu petit à petit un village fantôme. Dans les villages environnants, il y a des boutiques de souvenirs où on peut acheter de la lavande, un livre, une bouteille de vin, où on hésite entre tel ou tel restaurant à l’heure du déjeuner. Ici, quand on remonte la rue Basse qui mène de la mairie à la place principale, il n’y a rien. Tout est vide et c’est bien dommage.

Bonnieux

Comme Gordes, Bonnieux se découvre en mode « grimpette ». Sur le versant nord du Luberon, ses ruelles escarpées grimpent jusqu’à sa vieille église, du XIIème siècle, qui domine le paysage. On y accède grâce à un escalier de 86 marches et on est récompensé pour l’effort par le panorama sur la plaine et la vue de la vieille église ombragée de cèdres centenaires. En montant, on découvre des tours et des remparts datant du VIIème siècle, et le très bel hôtel de Rouville, du XVIIIème siècle.
Le village de Bonnieux est né autour de cette église et il s’est ensuite agrandi en paliers concentriques jusqu’à l’église nouvelle située en bas du village.
C’est un charmant village avec des petites maisons typiquement provençales, installées à flanc de rocher, et des petites places qui nous invitent à nous assoir pour savourer un verre au soleil.
Côté histoire, tout comme son voisin, Lacoste, le village est habité depuis le néolithique. Au premier siècle, son vaste territoire était traversé par la voie romaine (via domitia) qui reliait l’Espagne et l’Italie et qui était l’une des plus importantes routes de l’Europe Occidentale. A quelques kilomètres des deux villages, sur la voie domitienne, on trouve le célèbre Pont Julien, édifié à l’époque de l’Empereur Auguste.
À partir de 1274, Bonnieux devient une terre pontificale administrée par Rome ou par Avignon, ayant un statut très particulier, à l’extérieur du royaume de France. Le blason de la commune est le reflet de cette période prospère. Mais les pestes successives et les guerres de religion vont décimer la région.

Aujourd’hui, ce sont les artistes peintres qui ont investi les lieux et les habitants sont envahis par les touristes pendant la période estivale. Bonnieux m’a semblé un endroit fort agréable pour passer quelques jours et découvrir la région.
Et si vous avez aimé cet article sur le Luberon et vous avez envie de découvrir d’autres beaux villages, je vous invite à consulter les articles suivants sur Gordes et sur Roussillon:
A la découverte du sentier des ocres à Roussillon et rendez-vous de charme à Cucuron, Luberon
Gordes, un des joyaux du Luberon

J’ai vécu pendant plusieurs années à Avignon. Et j’ai eu la chance de découvrir ces sublimes villages. Et ils sont tous magnifiques 🙂
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Trop bien, tu as de la chance! J’ai récemment visité Oppède le vieux, Ménerbes, Lacoste, Bonnieux, Cucuron et Rousillon. Je suis en train d’écrire l’article, mais comme j’ai eu des amis à la maison, impossible d’avancer :). Je pensais refaire une virée dans le Luberon, y a-t-il d’autres villages que tu me recommandes? Merci beaucoup.
PS Je pense retourner à Lourmarin, j’y étais une fois pendant l’hiver ou à Baux de Provence. Belle journée à toi!
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Si tu ne connais pas fait un petit tour du côté de L’Isle-sur-la-Sorgue (surtout si tu aimes les brocantes). Tu peux aussi aller à Apt pour les fruits confits 😉
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Si tu ne connais pas fait un petit tour du côté de L’Isle-sur-la-Sorgue (surtout si tu aimes les brocantes). Tu peux aussi aller à Apt pour les fruits confits 😉
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Je connais bien L’Isle-sur-Sorgue, j’aime beaucoup ses brocantes! Il va falloir que j’y retourne, je n’ai pas fait de très belles photos en juin. Par contre Apt, ça va être une découverte :)Merci.
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De très belles photos !! Merci pour ce voyage 😊
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Je t’en prie, j’en suis ravie que tu aies apprécié! 🙂
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